Nous voyons les ouvrages et les films, dans le SM modéré, qui partent des mots 50 nuances. En même temps de nombreuses révélations sont faites, avec des plaintes parfois, suite à du harcèlement. D'un côté il y a une prise de conscience, de l'autre un relâchement. Où placer le curseur? Qu'est-ce qui est de l'ordre de la liberté entre adultes consentants? Qu'est-ce qui ne l'est plus? L'image là encore est omniprésente. Des publicités représentants des jolies femmes aux postures lascives, plus rarement des hommes, sont étalées un peu partout. Jusqu'au plafond de la chapelle Sixtine la nudité s'exhibe toujours. Il y aurait sans doute une hiérarchisation de l'image à faire: qu'est ce qui est de l'ordre de l'érotisme ou de la pornographie, qu'est ce qui est une incitation malsaine ou tolérable? Qu'est ce qui est une atteinte à la liberté de la femme, qu'est ce qui est de l'ordre de sa liberté? Du port de la burka à celui du string les questions sont complexes et nombreuses. C'est très souvent la photo de mode qui porte de nouvelles tendances. Du porno chic au plus classique, des couleurs très sobres à l'avalanche de couleurs vives les messages sont très différents, viennent en complémentarité des choix de coupes. Les modèles aussi changent. L'androgynie semble de plus en plus d'actualité. L'homme viril semble s'effacer aussi rapidement que la blonde plantureuse. Les personnes âgées, disgracieuses dans leurs traits, les trop gros ou maigres sont toujours écartés. Il y a ainsi des permanences. Des nuances. Il semblerait en fait que la différenciation des sexes s'estompent mais que la pratique de différenciation s'accentue comme en revanche. Neutralité sexuelle et pratiques limites sont médiatiquement en osmose. Tendances...Les hommes portent en ce début 2018 des pantalons serrés, très courts, sans chaussettes. Le haut reste plus classique. L'homme se retrouve donc un peu plus nu, un peu plus découvert, un peu plus moulé. La femme semble rester dans des champs plus classiques. L'homme penche plus vers la femme et la femme reste elle même. Cela étant rien ne change en profondeur, on est effectivement dans un vaste horizon de 50 nuances, et cela rien que dans le cadre de la culture occidentale...
Philippe Sanguinetti, 11 mars 2018
Philippe SANGUINETTI, Anthropologue.
Docteur de Paris 1 je suis Chercheur-Associé au laboratoire du LAPCOS de l'Université de Nice Côte d'Azur. Sur ce blog décontracté vous trouverez mon plaisir à écrire sur différents thèmes anthropologiques. Bonne lecture!
dimanche 11 mars 2018
lundi 11 décembre 2017
Les nouveaux pèlerinages
Johny vient de nous quitter et tous les ingrédients du pèlerinage était là: marche, compassion, vénération, émotion, dévotions. Le sanctuaire fut provisoire en l'église, bondée, de la Madeleine pour Johny. Trois Présidents de la République très laïque en même temps à la messe, peut-être quatre avec l'inoxydable Valéry. Un jour avant ce fut Jean d'Ormesson, pour un Hommage National en présence du Roi républicain en pleine activité, lisant un texte superbe avec grande classe. La cérémonie religieuse s'étant faite pour lui dans la plus stricte intimité familiale, religieusement donc afin de ne pas transformer l'autel en show télévisé. Ce qui est grand est le plus souvent discret.
D'un côté la sobriété et une classe générale manifestée par une rigueur intellectuelle et quelque chose de profond. De l'autre une ferveur populaire, de l'émotif et de l'affectif à profusion. Le crayon face à la Harley. L'église en point commun pour ces deux figures. Si les saints se faisaient encore par acclamations cela en était fait! Deux nouvelles recrues différentes et d'une certaine façon complémentaires. Johny et Jean, nés à un jour près pour la date du jour (pas de l'année), morts à un jour près dans l'autre sens. Jean et Johny, Johny et Jean. Deux beaux pèlerinages, des pèlerinages d'hommages pour de grands hommes visiblement très aimés de la France profonde, religieuse et républicaine à la fois. Cœurs explosifs et cœurs discrets mais cœurs quand même. Adhésion populaire non feinte. A croire que la disparition du religieux en France, du phénomène religieux laisse un vide et un besoin de rituels que ces grandes manifestations viennent combler. Vide immense. Besoin de dépassement, de transcendance, de sens. Un grand écrivain, un grand chanteur. Une grande plume et une belle gueule. Un petit crayon et le choc des chromes. Voilà les attributs de ces nouveaux saints. Tous les deux catholiques et pratiquants. Grande croix de Johny portée sur son torse viril, foi profonde et diffuse chez Jean. Grande sacralisation par les monarques républicains présents et sortis. Adoubement en église. N'en jetez plus. C'est terminé. Tout cela a été grandiose, sans incidents. Sans attentats. Le pays se recharge. Démonstration collective autour de grandes figures. Tous unis. Deux grands pèlerinages populaires viennent d'être vécus. Unité nationale. Résilience par la culture "soft". Identité nationale et populaire exprimée avec une ferveur brillante. Oui, les nouveaux pèlerinages sont là. "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme". Philippe Sanguinetti, Valbonne, le 11 décembre 2017
Johny vient de nous quitter et tous les ingrédients du pèlerinage était là: marche, compassion, vénération, émotion, dévotions. Le sanctuaire fut provisoire en l'église, bondée, de la Madeleine pour Johny. Trois Présidents de la République très laïque en même temps à la messe, peut-être quatre avec l'inoxydable Valéry. Un jour avant ce fut Jean d'Ormesson, pour un Hommage National en présence du Roi républicain en pleine activité, lisant un texte superbe avec grande classe. La cérémonie religieuse s'étant faite pour lui dans la plus stricte intimité familiale, religieusement donc afin de ne pas transformer l'autel en show télévisé. Ce qui est grand est le plus souvent discret.
D'un côté la sobriété et une classe générale manifestée par une rigueur intellectuelle et quelque chose de profond. De l'autre une ferveur populaire, de l'émotif et de l'affectif à profusion. Le crayon face à la Harley. L'église en point commun pour ces deux figures. Si les saints se faisaient encore par acclamations cela en était fait! Deux nouvelles recrues différentes et d'une certaine façon complémentaires. Johny et Jean, nés à un jour près pour la date du jour (pas de l'année), morts à un jour près dans l'autre sens. Jean et Johny, Johny et Jean. Deux beaux pèlerinages, des pèlerinages d'hommages pour de grands hommes visiblement très aimés de la France profonde, religieuse et républicaine à la fois. Cœurs explosifs et cœurs discrets mais cœurs quand même. Adhésion populaire non feinte. A croire que la disparition du religieux en France, du phénomène religieux laisse un vide et un besoin de rituels que ces grandes manifestations viennent combler. Vide immense. Besoin de dépassement, de transcendance, de sens. Un grand écrivain, un grand chanteur. Une grande plume et une belle gueule. Un petit crayon et le choc des chromes. Voilà les attributs de ces nouveaux saints. Tous les deux catholiques et pratiquants. Grande croix de Johny portée sur son torse viril, foi profonde et diffuse chez Jean. Grande sacralisation par les monarques républicains présents et sortis. Adoubement en église. N'en jetez plus. C'est terminé. Tout cela a été grandiose, sans incidents. Sans attentats. Le pays se recharge. Démonstration collective autour de grandes figures. Tous unis. Deux grands pèlerinages populaires viennent d'être vécus. Unité nationale. Résilience par la culture "soft". Identité nationale et populaire exprimée avec une ferveur brillante. Oui, les nouveaux pèlerinages sont là. "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme". Philippe Sanguinetti, Valbonne, le 11 décembre 2017
vendredi 21 avril 2017
Le pèlerinage du vote à l'élection Présidentielle
Pendant des mois puis avec une intensification croissante une campagne médiatique puissante. Tout le monde n'a cependant pas droit aux premières pages dans les magazines. La liberté financière domine hélas l'égalité...quant à la fraternité avec la politique...! Le pèlerin votant est influencé mais paraît-il la décision finale se ferait au dernier moment, dans l'isoloir, sorte de confessionnal républicain. Mécanisme compulsif? Le pèlerin votant est prit dans une dynamique nationale, dans une sorte d'entonnoir. Mais il reste libre de suivre la marche ou non. Ses aspirations et désirs se déplacent. Il sillonne. Il trépigne. Il éructe parfois. Direction gauche? droite? extrême gauche? extrême droite? centre? Mais que sont devenus les directions vertes ni gauche ni droite? Se sont-elles noyées dans le rouge, le rose? A ce propos, dans cette élection en France en cet an 2017 pas de poisson rose à suivre non plus, hélas. La palette du pèlerin votant est bien réduite aux grands courants avec quelques clones de petits formats. Ces petits poids qui établissent les équilibres et qui, par miracles, trouvent les 500 signatures et les mannes financières nécessaires. Harcèlements télévisuel, radiophoniques, papiers, postaux...Tout y est. Notre pèlerin votant se trouve confronté à tout cela. Il est poussé à voter. C'est son devoir. Sachant que le vote blanc n'est hélas pas comptabilisé. C'est l'exercice démocratique imposé. Quasi obligatoire. Crédential à deux tours, deux coups de tampon sur le carnet du pèlerin votant et au revoir, à dans 5 ans. Au soir du second tour, à 20h, le résultat de l'élection. L'apparition. L'illumination. Nous allons connaître le nouveau Président. Graal. Monarque républicain ayant abandonné son statut de droit divin, même peut-être avec l'appui d'un sens commun ou d'un banc de poissons roses. Miracle de petites urnes pour une grande élection comme dirait le canard. Coin coin. Le pèlerin votant aura voté, plumé dès son deuxième dépôt. Car tous les 5 ans ce pèlerinage là ne dure que deux fois quelques secondes et notre itinérant est amadoué en tous coins dans un dédale des sens. Glorifié, honoré puis aussitôt oublié. La marche reprend. Pour cinq ans. En fait ces deux tours de la présidentielle ne viennent que ponctuer la vie du pèlerin votant républicain presque au même titre que les municipales, les législatives, les départementales...Même parcours, même effets. A ceux qui croient en ces pèlerinages là...« Errare humanum est, perseverare diabolicum » ! :-) Mais laissons quand même une place au doute!
jeudi 30 juin 2016
Un Pèlerinage selon les sic
En sciences de l'information et de la communication on parle de ponctuation pour marquer une pause, un temps, un silence. L'exemple le plus facile est celui du film qui pour qu'il soit compréhensible nécessite un arrêt sur chaque image pour que le défilement soit cohérent. La vérité se dévoile lentement, il faut donner la mesure nécessaire au temps psychologique bien décalé, souvent, du temps réel. Qu'il en soit ainsi. La carte n'est pas le territoire et notre unicité se noie dans une diversité malmenée par l'égalité des sexes, le fameux "genre", la conversion de l'humain au statut de client, au supporter idiot de foot. Il faut des masses de cons-sommateurs, les plus semblables possibles. Au moyen âge on construisait des cathédrales, au XXIème on bave devant le ballon dans des stades transformés en gigantesques parcs à majorité d'imbéciles alcoolisés. Horreur. Les jeux du cirque se poursuivent et la ponctuation pour arriver au stade de foot si elle a été longue est néanmoins une réussite colossale de la médiocrité. Les cathédrales sont toujours là, non encore transformées en musée d'art contemporain ou en mosquées dans un occident déchristianisé ayant lui-même coupé ses racines. Une autre ponctuation germe doucement, celle de la sobriété calme, de l'esprit de Taizé, du petit pauvre d'Assise, spiritualités de vie connectées au réel, un instant confondue dans le new-age commercial dont ne reste que les débordements hystériques et pervers d'Halloween. Entre les cathédrales et les stades un vide immense. Un gouffre. D'un côté l'élévation de la personne de l'autre l'abrutissement des masses. D'un côté le lien avec la personne du Christ humble et crucifié, de l'autre la gloire pitoyable du milliardaire décérébré ne sachant que cogner dans la baballe. Combien d'arcanes et de labyrinthes avec la boussole de la foi pour passer des jeux du cirque ou de ceux du football à l'homme des cathédrales. Combien de ponctuations? Combien de pèlerinages intérieurs? Guides comme John Henry Newman et Frère Roger, où êtes vous en ce XXIème siècle? Où êtes-vous? Au secours! Venez nous donner la main, nous sommes des pèlerins et des pénitents perdus. Nous n'avons pas besoin de consommation mais de communion. Passer du statut de consommateur à celui de communiant, voilà la seule communication, voilà le seul pèlerinage. Faisons une pause, un premier pas...Coupons la télé, la radio, la presse basique. Respirons, marchons, vivons ensemble! Supprimons la communication pour laisser place à la communion. Soyons des Frères soleil, lune, et les étoiles...Discernons.
Philippe Sanguinetti, Valbonne, 30 juin 2016
Philippe Sanguinetti, Valbonne, 30 juin 2016
lundi 13 juin 2016
Catho de gauche? Catho de droite?
En France le catholicisme est victime de nombreuses attaques dans
l'ensemble des médias. Pourtant il tient. L'exemple le plus flagrant de
cette vie maintenue est sans doute la présence quotidienne de la Croix
dans tous les points presse du territoire. Cela atténue un peu dans le
contexte actuel le silence assourdissant sur les Chrétiens d'Orient
massacrés. Ils ne sont pas totalement oubliés. Le mariage gay comme le
nouveau regard gouvernemental sur les écoles hors contrats sont des
sources de vives tensions. Pour ce qui est du mariage gay seuls les
catholiques sont critiqués dans leur opposition alors que toutes les
religions ont été clairement contre, et avec de très nombreuses nuances
dans chacune. Mais il y a des réflex pavloviens et de faux clivages.
Alors, en pensant par exemple aux pères fondateurs de l'Europe mais plus
spécifiquement à notre petite France: catho de gauche ou catho de
droite? Saint François d'Assise serait-il de gauche? Saint Escriva de
Balaguer de droite? L'évangile à gauche? La Curie de droite? Le Pape
Benoît XVI de droite et le Pape François de gauche? La réponse est très
simple. Il y a des catholiques de gauche et de droite, au centre, à
l'extrême gauche et à l'extrême droite. Dans l'église chacun peut
trouver sa place car la diversité est immense. Il y a des cercles
concentriques de plus en plus large mais au centre, au milieu, garant
d'unité, l'attachement au Christ. Christ en Croix avec ses "branches"
hautement symboliques qui vont de bas en haut et de haut en bas, mais
surtout celles de gauche à droite ou de droite à gauche avec une grande
égalité. Une sorte de rappel permanent à l'unité, à l'essentiel, au
coeur. Le catholicisme ne peut se laisser enfermer dans aucun parti
politique mais y diffuser ses valeurs au coeur de tous. Il ne peut
jamais en être la propriété et réciproquement. Sur des points variés il
peut se trouver chez les militants et élus, dans les sensibilités de
libres soutiens. L'Abbé Pierre était-il de gauche ou de droite? Il avait
le souci des pauvres. L'église est contre le mariage gay, est-ce une
position de "gauche" ou de "droite"? N'y t-il pas des craintes
justifiées au-delà des aspects affectifs et sexuels? Cela par le risque
de dérive libérale dans un individualisme dangereux avec la GPA? Quelle
est l'institution qui a crée le mariage? L'église. Qui au moyen-âge a
permit une formidable libération des femmes, avec notamment l'amour
courtois? L'église. Quel est l'origine du principe de subsidiarité si
appliqué dans les instances européennes? L'église. Qui est en tête pour
l'accueil de tous les réfugiés? Le Pape...Catho de gauche? Catho de
droite? Cela ne veut rien dire. C'est un Président de droite qui s'est
fortement opposé à la reconnaissance des racines chrétiennes de
l'Europe. Tout est si complexe. L'important est que les valeurs
chrétiennes soient défendues partout dans le respect de la Tradition et
avec la liberté de conscience de chacun selon sa façon d'appréhender,
d'agir en faveur de tel ou tel vote, tendance, parti. Au clergé, aux
laïcs engagés (pléonasme) de travailler à l'unité dans la diversité de
la communauté catholique. Vaste tâche ou il est essentiel que la
personne pauvre soit au coeur des actions, libre et aidée, pouvant se
projeter, grandir et choisir elle aussi si pour garder la direction des
valeurs chrétiennes elle prendra un chemin de droite ou de gauche.
Laudato Si est sans doute, dans cette réflexion, un formidable manuel de
survie!
Philippe Sanguinetti, Valbonne, 13 juin 2016
Philippe Sanguinetti, Valbonne, 13 juin 2016
Le pèlerin, un migrant volontaire?
Le pèlerin se rend vers un site spirituel dans le cadre d'un
cheminement physique et intérieur spécifique, sur les "pas" d'un saint
ou d'une sainte, dans une intention particulière. Le migrant fuit sous
la contrainte. Le pèlerin éprouve le besoin d'une coupure féconde lui
permettant de trouver plus de paix en lui même. Il peut s'agir d'un
appel, d'un besoin mais nous sommes loin des dimensions contraignantes
du migrant. Surtout celles que nous découvrons dans les actualités,
catastrophiques. Le migrant s'inscrit peu dans une démarche spirituelle
même si les destinations sont souvent ciblées sur des territoires aux
communautarismes bien établis, spécialement musulmans. Les chrétiens
d'Orient, grands oubliés de l'Europe pourtant établie sur des racines
chrétiennes, et donc judéo-chrétiennes, fuient les persécutions. Le fond
est-il vraiment religieux. On en doute fort. C'est plutôt, sous les
couches religieuses de surface, l'odeur du pétrole qui pointe. Celle de
l'argent roi. Bref, le fossé s'agrandit en de multiples craquelures
entre le pèlerin et le migrant. Même si l'on peut considérer la
migration comme une sorte de pèlerinage contraint vers des inconnus
contrastés. Le pèlerin comme le migrant ne seraient-ils pas tous deux à
la recherche de la lumière? L'expression bien connue "le soleil brille
pour tous" est là pour nous le rappeler. L'un comme l'autre n'ont t' ils
pas le besoin d'être accueillis? C'est une question dont la réponse est
assez simple, la réponse est oui. Comme le labyrinthe de Chartres nous
invite à la réflexion intérieure la situation du migrant comme le
cheminement du pèlerin nous percutent. Il y a mouvement. Il y a issues
et impasses. Issues pour le migrant qui va trouver un lieu de paix sur
un territoire, issues pour le pèlerin qui va trouver un lieu de paix
intérieure en son âme et conscience. Impasses pour le migrant qui coule
en mer, pour le pèlerin qui tourne en rond et s'enfer-me sur lui même
dans une fuite nombriliste. J'en viendrais pour conclure à cette célèbre
petite histoire pêchée je ne sais plus ou (je ne trouve pas l'accent)
ni quand de la grenouille tombée dans le bocal de lait et qui jusqu'à
l'épuisement s'agite, touchée par le désespoir elle s'aperçoit soudain
que sa volonté exprimée concrètement a permit la transformation du lait
en beurre...et ce dernier, par sa dureté, lui offre la possibilité de
s'en sortir. Pour le migrant comme le pèlerin l'heureuse issue passe par
une concentration sur l'essentiel nécessitant une grande énergie,
l'épilogue heureux ou non faisant appel à la grâce et non pas à un
déterminisme stérile. Au dessus du labyrinthe, de Chartres ou
d'ailleurs, c'est Dieu qui a le pendule, la boussole, le coeur parlant
au coeur surtout.
Philippe Sanguinetti, Valbonne, le 6 octobre 2015
philippesanguinetti@hotmail.com
Philippe Sanguinetti, Valbonne, le 6 octobre 2015
philippesanguinetti@hotmail.com
Les récits de pélerinages
Je suis tombé sur "Marcher" de Tomas Espedal, un ancien boxeur norvégien
publié chez Actes Sud. L'écriture est fluide, le rythme rapide, les
petits chapitres poussent à la lecture. C'est l'histoire d'un homme qui
un jour "poursuit son chemin"...Je n'en dit pas plus. C'est plein
d'humour et en congruence totale avec le sous-titre Marcher "ou l'art de
mener une vie déréglée et poétique". L'auteur m'a d'emblée attiré car
il change des grands intellectuels, écrivains, académiciens qui marchent
beaucoup en ce moment et qui viennent nous abreuver avec leurs
ouvrages. Pour Compostelle il y a une tendance, une mode que l'on
retrouve dans beaucoup de récits de francophones...Le problème c'est
qu'avec des qualités différentes d'écriture on retrouve tout de même un
peu la même chose. L'ouvrage de Tomas Espedal tout en ne partant que de
la marche s'ouvre sur plusieurs horizons avec une large place accordée
au spirituel. Enfin appréciation notable l'ouvrage ne coûte que 7,80e ce
qui tranche par rapports à des tarifs excessifs qui montrent que
l'auteur, s'affichant pourtant bien " jacquet ", est bien resté les
pieds sur terre et prés de ses sous... Car le pèlerinage, s'il est bien
une période de désert, exige de s'alléger. Dans une période ou l'on
voudrait nous faire croire que les conflits sont uniquement religieux il
suffit de gratter un peu la surface pour ne constater qu'une seule
chose, c'est toujours des questions d'argent, pour du gaz ou surtout, le
plus souvent, du pétrole...Le pèlerinage par une réappropriation de
l'espace à sa dimension humaine et une hiérarchisation par rapport aux
besoins essentiels recadre sur les choses simples, vitales, le lien à la
nature, la condition d'homme. L'argent roi n'est plus là. On passe dans
le hors-cadre sociétal pour se retrouver soi. Rupture salutaire. Merci
donc à Tomas Espedal de nous faire marcher dans ses pas, sans nous faire
marcher.
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